Cet ensemble unique en France est le joyau baroque de Castelnaudary. Située au pied de la collégiale Saint-Michel, de l’ancien château médiéval et du Présidial, la chapelle Notre-Dame-de-Pitié a été bâtie au XVIe siècle hors les murs de la ville.
À l’origine de ce monument, la légende se mêle aux faits historiques. La tradition nous rapporte qu’à une époque indéterminée, une statuette de la Vierge aurait été découverte sur un tas de décombres, à l’extérieur des remparts de la ville. La chapelle Notre-Dame-de-Pitié aurait donc dû être construite afin d’abriter cette statuette et de réparer la profanation qu’elle avait subie.
Un secret bien gardé
Le mystère qui entoure la Chapelle Notre-Dame-de-Pitié et son décor unique ne fait que renforcer l’intérêt de ce monument exceptionnel.
Après de nombreuses hypothèses concernant l’érection de l’édifice, il semble, au regard d’informations fournies par les registres de délibération consulaires de Castelnaudary, que la construction du monument puisse être datée du XVIe siècle.
Son décor, quant à lui, est à dater du XVIIIe siècle, époque où les murs de la chapelle auraient été recouverts de lambris, lui-même surmonté d’une dizaine de tableaux dont les personnages, sculptés en bas-relief, évoquent en désordre des scènes de la Passion du Christ. Le fait étonnant que le décor ne reprenne pas l’ordre chronologique des scènes semble pouvoir être expliqué par un choix thématique et/ou stylistique, puisque le travail de trois maîtres différents a été identifié dans cet ensemble. Le retable baroque, réalisé en marbre rouge de Caunes Minervois, ne porte pas non plus de signature et nous ne connaissons pas à ce jour de mention d’un commanditaire pour ce programme décoratif exceptionnel.
Ces panneaux de bois doré représentent, avec le retable de la chapelle, un trésor qui a discrètement traversé les siècles, préservé par les habitants du quartier Saint-Antoine où est implantée la chapelle. En effet, devenu bien national au cours de la Révolution Française, l’édifice fut racheté en 1796 par 30 habitants du quartier afin d’éviter la destruction de ce lieu de culte, préservant ainsi le décor d’un démantèlement certain. La chapelle resta privée, mais toujours utilisée pour le culte, jusqu’en 1972 et la Vierge de Pitié en bois doré et polychrome datée du XVIe siècle, les lambris et le retable sont classés au titre des Monuments Historiques depuis 1911.